Consultation publique jusqu’au 7 décembre 2023 sur le plan national d’actions (PNA) « loup et activités d’élevage » 2024-2029.

Le Projet d'arrêté

Le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires propose à la  consultation du public son projet de plan national d’actions « loup et activités d’élevage » pour la période 2024-2029.

Ce projet d’arrêté a reçu un avis défavorable de la part du conseil national de la protection de la nature (CNPN).

AVES France vous invite à vous opposer à ce projet d’arrêté jusqu’au 7 décembre 2023.

Important : pour que votre avis soit pris en compte, ne faites pas de copié-collé mais rédigez un message personnalisé. Il ne doit pas être déposé sur notre site, mais sur le site des consultations du ministère en cliquant sur le bouton « Déposer votre commentaire », jusqu’au 7 décembre 2023. Exprimez votre opposition à cet arrêté dès le titre ! 

Le bouton ressemble à ça :

Précision importante : enfants, adultes, tout le monde a le droit d’exprimer son avis sur ce projet d’arrêté !

N’oubliez pas de valider votre commentaire après l’avoir prévisualisé et demandez qu’une copie vous soit transmise en indiquant votre adresse email dans la case adéquat. 

CONTEXTE :

Ce nouveau plan loup est globalement une déception.

En effet, l’Etat confond le seuil de viabilité démographique, pour une population au taux de croissance = 1, c’est à dire correspondant à une population stable de 500 loups au minimum et le seuil de viabilité génétique, qui détermine la capacité de  préserver un potentiel génétique suffisant pour que loup s’adapte à des conditions d’environnement changeantes à l’échelle des temps évolutifs, soit 2500 individus sexuellement matures.

Ce plan national loup n’est ni plus ni moins qu’un plan de gestion du loup, qui s’apparente à un plan de chasse, avec les objectifs clairement affichés de : 

  • circonscrire le loup sur des territoires définis en empêchant son expansion sur l’ensemble du territoire national,
  • mettre en œuvre un maximum de dérogations de tirs permettant de maintenir les effectifs de loups à un seuil « acceptable » pour le lobby de l’élevage,
  • revoir la méthode de comptage mise en place par l’Office Français de la Biodiversité pour pouvoir surestimer les  effectifs de loups et permettre l’augmentation du quota de loups à abattre,
  • appuyer le projet de déclassement du loup au niveau européen,
  • permettre aux éleveurs d’utiliser le matériel des agents de l’OFB et des louvetiers pour les tirs de nuit notamment
  • ignorer totalement les impacts positifs du loup en matière de biodiversité ou de tourisme
  • ne pas produire de bilan du précédent Plan National Loup portant entre autres sur l’efficacité des tirs de loups en terme de pression de prédation sur les troupeaux, et la mise en place efficace des moyens de protection.

AVES France vous incite donc à déposer un avis défavorable.

Pour construire votre propre contribution, vous pouvez vous inspirer des arguments du Conseil National de Protection de la nature.

Vous pouvez également vous approprier des propositions comme celles ci-dessous.

SUR LA FORME :

  • Avant même de proposer un nouveau PNA, il aurait fallu tirer les leçons du précédent plan et en fournir une évaluation. Il est assez rare en effet qu’une structure, quelle qu’elle soit, ne dresse pas un bilan d’un plan d’actions, ne serait-ce que pour corriger des mesures ou légitimer la poursuite du plan. L’État ne prend même pas la peine de « faire semblant » ; il affiche clairement son incompétence et/ou son incapacité à s’affranchir des demandes des lobbies acharnés à la perte des grands prédateurs.
  • Nous ne saurons rien de l’efficacité des tirs dérogatoires, de leur impact sur les meutes et les prédations. Il est fort dommage d’avoir perdu l’opportunité d’étudier la question de l’effet des tirs sur la dynamique de prédation et sur les populations de loups lors du précédent plan, et de ne l’envisager qu’à l’occasion du nouveau plan, sans remettre en question le nouveau quota de loups à abattre.
  • Nous nous élevons à nouveau contre la notion de non-protégeabilité des toupeaux, bien commode pour dispenser des éleveurs de la mise en place de moyens de protection, ou pire, instrument de zonage pour déclarer des territoires entier (communes, départements ?) hostiles aux loups.
  • La remise en question du comptage officiel des loups par l’Office Français de la Biodiversité est le préalable à l’appui du déclassement du loup au niveau européen.
  • La simplification des tirs s’apparente plus ou moins à une chasse, cela ne résoudra rien.
  • Nous espérons que le futur observatoire de l’élevage dont l’objectif est d’évaluer l’impact des élevages et du pastoralisme sur les milieux ruraux remplira sa mission en toute objectivité, c’est à dire en étudiant tous ses effets sur la biodiversité, qu’ils soient positifs ou négatifs (surpâturage, pollution des cours d’eau, victimes collatérales du maintien des élevages – exemple abattage bouquetins du Bargy) et en veillant au respect du bien-être animal dans un contexte  climatique bouleversé (diminution de la nourriture disponible en prairie, manque d’eau, absence d’arbres et de haies dans les pâturages causant un réel inconfort, voire une souffrance pour les troupeaux…).
  • Nous demandons que la présence du loup soit accompagnée dans les départements en cours de colonisation, qu’une réelle anticipation soit mise en place et/ou renforcée quant aux moyens d’effarouchement et moyens de protection des troupeaux, ce qui n’est toujours pas fait à ce jour.
  • Nous demandons également que le loup, tout comme l’ours et le lynx, puisse retrouver sa place de super-prédateur en régulant ses proies sauvages et en participant à la bonne santé des écosystèmes (sujet de recherche pour la forêt entre autres). Pour cela, il conviendra de coordonner les plans de chasse et remettre en question certaines pratiques afin que le loup retrouve son rôle de régulateur des ongulés notamment.
  • Il est nécessaire de dégager des financements à des fins de recherche portant à la fois sur les moyens de protection des bovins et sur la relation  de prédation sur les troupeaux.