Publication synthèse et motivations de l’arrêté préfectoral chasse 2018-2019 pour l’Aisne

Carton rouge pour la préfecture du département de l’Aisne qui a publié une synthèse des observations formulées de l’arrêté sur l’ouverture et la fermeture de la chasse pour la saison 2018-2019. Cette synthèse n’a de synthèse que le nom. 

La préfecture ne mentionne pas le nombre de contributeurs, et les arguments sont relatés de façon très brève et évasive:

 
La transparence ne semble pas être le point fort de cette préfecture. Cette façon d’agir n’a rien de constructif ; heureusement que d’autres font davantage d’efforts pour donner un semblant de démocratie  participative. Publier le nombre de contributeurs, lister et retranscrire les observations formulées et répondre à chacun des arguments formulés est un retour que chaque participant est en droit d’attendre. 
 
Les motivations de la préfecture:
 
 
Point par point nous pouvons démontrer que les arguments donnés par la préfecture sont dénués de bon sens et ne sont pas recevables. 
 
Au sujet des éventuels dégâts aux cultures agricoles causés par le blaireau, ils ne peuvent être que minimes. Le blaireau peut sporadiquement consommer des épis de maïs au stade laiteux, c’est-à-dire sur une durée relativement courte, insuffisante pour lui imputer des dégâts importants. De plus, il est étonnant que les dégâts constatés aient fait l’objet d’une estimation puisque lorsque ceux-ci sont réellement le fait du blaireau, ils ne sont pas indemnisés. Les chasseurs font-ils passer les dégâts constatés sur le dos du blaireau alors qu’ils sont causés par les sangliers pour ne pas à avoir à indemniser les agriculteurs? Possible ! 
Le prétexte des collisions routières est aussi apporté. Les routes toujours plus nombreuses empiètent sur les territoires des animaux, le problème de fond est plutôt celui-ci. L’installation de panneaux qui signalent les passages d’animaux sauvages (panneaux A15B), associé à une vigilance accrue des conducteurs pourraient éviter bon nombre de collisions…
Selon la préfecture, le blaireau est également vecteur de la tuberculose bovine. Une fois de plus, le problème est retourné contre le blaireau. Plus exactement, il peut poser un problème de réservoir secondaire lorsqu’il a été contaminé à la base par les élevages concentrationnaires bovins. Vouloir éliminer les individus établis près des communes limitrophes touchées par la tuberculose bovine est une grosse erreur; la place laissée vacante sera occupée par les individus potentiellement contaminés venant des départements voisins. Agir de cette façon est totalement contre-productive et ne fera que provoquer l’arrivée de la maladie dans ce département. 
Pour finir, la préfecture parle péremptoirement de « surpopulation ». C’est une appréciation hasardeuse qui conduit à une allégation mensongère. C’est aussi une notion abstraite qui n’a pas de valeur scientifique. Le blaireau est un animal territorial qui défend farouchement son territoire, comment alors peut-il y avoir « surpopulation »? Une densité localement plus importante que le reste du département dénote simplement que l’animal adapte ses effectifs aux disponibilités alimentaires qu’il trouve dans les milieux riches et variés. Il n’y a donc ici comme ailleurs aucune nécessité de devoir réguler ces populations. 
 
En conséquence de ces arguments affligeants, la préfecture autorise la vénerie du blaireau pour une période complémentaire du 15 mai à l’ouverture générale en plus de la période légale d’exercice de la vénerie sous terre.
 
Il est important de rappeler que les contributions des participants sont reprises et défendues par les naturalistes lors de la commission départementale de la chasse et la faune sauvage avant la décision préfectorale. Participer et donner son avis aux consultations publiques est donc essentiel.