Seulement 13 remarques pour cette consultation publique, chacune portant sur la période complémentaire de chasse du blaireau.
Comme toutes les préfectures, lorsqu’elles motivent leur décision, celle-ci n’est pas avare de réponses à l’emporte-pièce en retour aux avis émis pour justifier la prise de l’arrêté sans modifications. Par exemple, en réponse à l’argument faisant état de la faible densité du blaireau dans ce département, la préfecture répond: « Compte tenu des prélèvements réguliers et faibles auxquels elle donne lieu, la vénerie sous terre ne remet pas en cause la place du blaireau dans l’écosystème. » Alors que rien ne prouve qu’un prélèvement -même minime- ne met pas en danger les effectifs de l’espèce. Ou comment s’asseoir sur la Convention de Berne en ayant sa propre interprétation des textes…
Au sujet des destructions des terriers pouvant nuirent aux espèces protégées qui les occupent, les chiroptères par exemple, la préfecture botte en touche en répondant que la vénerie sous terre n’a pas d’impact sur les terriers à l’abandon. Oui, sauf que que des chauve-souris ou autres espèces protégées et blaireaux peuvent très bien avoir une entrée commune et chacun occuper des galeries annexes. Dans ce cas, les entrées détruites et recouvertes condamnent les malheureux chiroptères. De plus, imagine-t-on qu’un déterreur cesse immédiatement l’action de chasse si il voit une chauve-souris s’échapper d’une galerie? Pourtant la loi les y oblige.
Aussi, la préfecture prétend que la période complémentaire de chasse qui débute le 15 mai « ne porte pas atteinte aux jeunes individus ». Le pic des naissances ayant lieu en février, on ne peut pas affirmer que les blaireautins sont émancipés au 15 mai. Les dents définitives sortent à environ 3 mois, âge du sevrage (sevrage ne veut pas dire émancipation) qui peut être retardé de 4 à 6 mois si la nourriture est rare. Il a été constaté que certains jeunes demeurent avec leur mère et en dépendent probablement jusqu’en automne et durant le premier hiver. Cette ouverture de chasse précoce ne respecte donc pas le Code de l’environnement.
Pour couronner le tout, un motif de décision nouveau et consternant fait son apparition: les blaireaux menaceraient la sécurité des hangars agricoles… La seule solution serait donc de jouer de la pioche et de la dague. Il faut savoir qu’un individu éliminé sera remplacé par un autre qui prendra ses aises en creusant de nouvelles galeries. Une parade efficace existe pourtant lorsque celles-ci risquent d’endommager des infrastructures. La solution consiste à diffuser un répulsif approprié. Le blaireau bouté hors de son terrier ira ailleurs, mais restera sur le même secteur empêchant ainsi l’arrivée de nouveaux individus. Une solution simple et efficace et qui pourtant n’est jamais retenue…
En résumé, de la part de nos pontifes, ces décisions prises à l’encontre des avis des citoyens et des spécialistes, le sont certainement par un manque de connaissances sur la faune et ce, sans être gênés d’être considérés par certains – à juste titre ou non, chacun est libre de ses pensées – comme des hors-la-loi à la solde du lobby chasse.
Quoiqu’il en soit, les préfets doivent assumer la responsabilité de leurs décisions qu’ils savent contestées par la majorité des citoyens.
Les gens de mauvaise foi trouvent toujours des justifications, même invraisemblables, à leurs décisions. N’oublions pas que le but ultime des politiciens et hauts (ou même bas!) fonctionnaires est d’exercer un pouvoir, donc de décider pour les autres, en particulier pour les plus faibles, les animaux. Nous avons encore du pain sur la planche…
« des hors-la-loi à la solde du lobby chasse », tout à fait d’accord avec vous. C’est consternant et triste pour tous ces animaux qui vont pâtir de la corruption de ce préfet.
Vraiment dommage que nous soyons si peu à participer à ces consultations.
Dans certains départements des participations massives ont permis de faire évoluer les mentalités dans le bon sens, il me semble que l’urgence est de réfléchir à comment mobiliser avant la prochaine saison de consultations.
On peut se demander comment on en arrive à traquer voire harceler à ce point des espèces… Respecter les autres peuples nécessite une évolution et une philosophie dont les préfets semblent bien éloignés et ce manquement influe sur les populations humaines… Le manque de pédagogie d’accompagnement au changement est dramatique. Leurs décisions se prennent bien trop souvent au détriment du monde vivant et de la biodiversité, donc du bien commun au détriment des textes et des lois de protection de l’environnement.
Je me suis toujours posé la question: pourquoi est-ce toujours les gens sans coeur qui décident du
sort des plus faibles, les animaux ? Les politiciens n’ont aucune empathie, envers rien !!! Je suis Française mais j’ai honte de mon pays, de plus en plus hostile envers les animaux. Ailleurs, les blaireaux, pour ne citer qu’eux, sont protégés. Les préfets sont en train de nous faire une nature
morte, dans l’indifférence quasi générale. On est revenu 30 ans en arrière, pour la protection animale,
toutes espèces confondues et je ne sais plus quoi faire, même à mon niveau, pour inverser la tendance qui est au « toujours plus de cruauté » sur les sans-voix.