Var jusqu’au 26 avril 2022 inclus : consultation publique sur l’ouverture anticipée de la chasse du sanglier, du renard et du brocard

Le Projet d'arrêté

Plusieurs projets d’arrêtés relatifs à la chasse et aux destructions administratives des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts dans le département du Var pour la saison 2022-2023 sont soumis à consultation du public par la préfecture du Var. 

La préfecture a publié une note de présentation succincte, n’apportant aucun élément pour justifier l’ouverture anticipée de la chasse, et notamment celle du renard.

AVES France vous invite à vous opposer à ces projets d’arrêtés jusqu’au 26 avril 2022.

Important : pour que votre avis soit pris en compte, ne faites pas de copié-collé mais rédigez un message personnalisé. Il doit-être envoyé par mail à l’adresse :
 [email protected] 
jusqu’au 26 avril 2022.

L’objet du mail peut-être, par exemple : Projets d’arrêtés préfectoraux relatifs à la chasse et aux destructions administratives des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts dans le département du Var pour la saison 2022-2023

Important : pour que votre avis soit pris en compte, ne faites pas de copié-collé mais rédigez un message personnalisé

Monsieur le Préfet du Var,

Je souhaite m’opposer à votre projet d’arrêté relatif au tir d’été 2022 du sanglier, du brocard et du renard dans le département du var, et à apporter des réserves sur le projet d’arrêté relatif à l’ouverture et à la clôture de la chasse pour la campagne 2022-2023 dans le département du var.

 

SUR LA FORME :

  • La note de présentation publiée par vos services n’apporte aucun élément permettant aux contributeurs de comprendre les décisions prises par l’administration. Les contributeurs sont privés des informations qui auraient dû leur permettre de donner un avis éclairé.
  • La CDCFS a été consultée le 23 mars 2022, mais aucun compte-rendu n’a été mis à la disposition du public. 
  • Tous les actes de destruction administrative sont justifiés par les dégâts de sangliers. Or, aucun chiffrage de ces dégâts n’est publié dans la note de présentation. Vous ne justifiez à aucun moment pourquoi le renard  pourra être abattu de façon opportuniste lors des destructions de sangliers ou de brocards. 
  • L’article 7 de la Charte de l’Environnement précise que : « Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement. »
  • Je me permets de vous rappeler qu’au moment de la publication de l’arrêté final, l’article L 123-19-1 du code de l’environnement stipule qu’« au plus tard à la date de la publication de la décision et pendant une durée minimale de trois mois, l’autorité administrative qui a pris la décision rend publics, par voie électronique, la synthèse des observations et propositions du public avec l’indication de celles dont il a été tenu compte, les observations et propositions déposées par voie électronique ainsi que, dans un document séparé, les motifs de la décision. » Je vous remercie donc de bien prévoir la publication d’une synthèse des avis qui vous seront envoyés durant la phase de consultation du public.

SUR LE FOND : 

  • Alors que le projet d’arrêté relatif aux tirs d’été 2022 (entre le 1er juin et la date d’ouverture de la chasse) précise que la chasse du sanglier, à l’affût ou à l’approche, sera limitée dans les parcelles agricoles en exploitation et à proximité immédiate, cultivées non récoltées, la chasse du brocard ne semble pas limitée à proximité des parcelles agricoles. 
  • Le renard pourra être abattu dès le 1er juin, de façon opportuniste, lors des destructions de sangliers à proximité de parcelles agricoles cultivées non récoltées, mais également partout où le brocard sera chassé. 
  • Si la chasse du sanglier est justifiée par votre administration par ses dégâts aux cultures, aucune raison n’est apportée pour justifier l’abattage opportuniste des renards. 
  • Dans l’arrêté relatif à l’ouverture anticipée de la chasse au sanglier et au renard en battue pour la campagne 2022-2023 dans le département du Var, vous précisez que les battues seront autorisées à partir du 15 août 2022, et que « les battues doivent être conduites préférentiellement à proximité des zones cultivées non récoltées, dans un objectif de prévention des dégâts ». Ces battues doivent être autorisées exclusivement à proximité des zones cultivées non récoltées, et je vous demande de supprimer de ce projet d’arrêté l’opportunité de tirer des renards par opportunisme, lors des battues.
  • Le renard, comme les mustélidés et les rapaces, contribue à la régulation des populations de rongeurs. Si le petit gibier disparait, c’est essentiellement la faute des chasseurs et d’une urbanisation croissante.  Il suffit de rappeler qu’un renard consomme de 6 000 à 10 000 rongeurs par an pour comprendre l’intérêt qu’il représente en tant qu’auxiliaire agricole. Par ailleurs, le renard ne sera jamais en surpopulation car c’est une espèce qui s’autorégule en fonction de la disponibilité en nourriture.
  • Enfin, l’arrêté relatif à l’ouverture et à la clôture de la chasse pour la campagne 2022-2023 dans le département du Var prévoit que « dans les établissements professionnels de chasse à caractère commercial, la chasse des perdrix grises, perdrix rouges et faisans de chasse issus d’élevage, est autorisée pendant toute la période d’ouverture générale ». L’introduction de « gibier d’élevage » dans le milieu naturel ne doit plus être autorisé. Ces animaux élevés pour être chassés présentent un risque de pollution génétique et pourraient transmettre des maladies aux animaux sauvages. Ces animaux sont inaptes à la vie sauvage et ne sont que de la chair à canon relâchée pour satisfaire le plaisir primaire de certains chasseurs. Si les effectifs de perdrix grises et rouges sont en déclin, il faut interdire leur chasse et laisser les effectifs se reconstituer, et non introduire des spécimens issus d’élevages pour que la chasse puisse perdurer.