Pas-de-Calais : jusqu’au 27 juin 2018 : CP sur la régulation du blaireau en tirs de nuit et piégeage

https://www.harperaspreywildliferescue.co.uk/
https://www.harperaspreywildliferescue.co.uk/

Pour lire le projet d’arrêté :

http://www.pas-de-calais.gouv.fr/Publications/Consultation-du-public/Chasse-et-Faune-sauvage/Consultations-en-cours

le Préfet propose que les blaireaux soient tués soit par tirs de nuit soit par piégeage du 15 juillet au 15 décembre 2018 inclus, pour un maximum de 60 individus.

 Envoyez vos avis à : [email protected]

Nos arguments à reprendre et personnaliser :

Les populations de blaireaux sont fragiles et souffrent de la disparition de leurs habitats (haies, lisières, prairies, …) et sont fortement impactées par le trafic routier.

Inscrit à l’annexe III de la Convention de Berne, le Blaireau d’Europe, Meles meles, est une espèce protégée (cf. art. 7). A titre dérogatoire, la Convention de Berne encadre strictement la pratique de la chasse et la destruction administrative de cette espèce (cf. art. 8 et 9). Le ministère de l’écologie doit soumettre « au Comité permanent un rapport biennal sur les dérogations faites ».

A noter : la note de présentation et le projet d’arrêté listent la plupart des arguments soulevés par les défenseurs du blaireau, en les démontant un à un. Pourtant, malgré les parades et impossibilités et parfois même les incohérences, soulevées dans la note, il n’en reste pas moins que ce projet d’arrêté ne propose aucune autre solution mis à part la mort des animaux.
Les collisions  avec les véhicules sont mises en avant : pourquoi dans ce cas ne pas investir dans des passages à faune sur les voies et routes où le plus grand nombre de collisions est constaté ?
La tuberculose bovine : il est dit dans la note que des déterrages de blaireaux ont eu lieu en 2016-2017 (82 blaireaux tués) alors que, à proximité des troupeaux de bovins infectés, le renforcement de la surveillance par la collecte et l’analyse systématique des cadavres de blaireaux trouvés, ou signalés, morts, ou mourants, sur le bord des routes est à privilégier. Il est donc illogique et contreproductif  de prescrire des opérations de prélèvement de blaireaux par piégeage ou tir. La note précise d’ailleurs « Aucun cas de tuberculose dans la faune sauvage n’a encore été avéré dans le Pas-de-Calais. » !!!!
De plus, dans le cadre de la lutte contre la tuberculose bovine, l’article 7 de l’arrêté ministériel du 7 décembre 2016 relatif à certaines mesures de surveillance et de lutte contre la tuberculose lors de la mise en évidence de cette maladie dans la faune sauvage énonce, parmi les mesures de prévention dans les zones à risque, « [l’]interdiction de la pratique de la vénerie sous terre pour toutes espèces dont la chasse est autorisée en raison du risque de contamination pour les équipages de chiens ».
La note précise sur les méthodes d’effarouchement :
Certaines publications préconisent la mise en place de techniques d’effarouchement ou d’empêchement d’accès aux terriers situés en bordure de champ. La mise en œuvre de ces techniques pose divers problèmes : – seules les galeries «visibles » en bordure de champ et dans des cultures peu couvrantes pourraient être détectées et mises en défense ;
– impossibilité de détecter les terriers créés par les blaireaux après l’implantation de la culture et invisible des engins agricoles, comme c’est le cas pour le maïs;
– impossibilité d’effaroucher le blaireau sur toutes les cultures implantées sur 400 communes du département.
Nous devons donc comprendre qu’aucune solution d’effarouchement n’a été mise en place. Cependant, si chaque agriculteur appliquait ces méthodes sur ses parcelles, le dispositif serait rapidement mis en place. Rappelons aussi que ces dégâts restent très localisés. Enfin, il ne s’agit pas de prévenir 100% des dommages, ce qui est impossible, mais de les limiter considérablement.
En ce qui concerne les éventuels dégâts causés sur les digues, routes ou ouvrages hydrauliques par le creusement des terriers, la régulation du blaireau a montré son inefficacité voire même un effet contre-productif du fait de la place libérée par l’animal éliminé qui est très vite occupée par un autre individu.
Une méthode simple et pérenne consiste à utiliser des produits répulsifs olfactifs sur les terriers posant problème, ceci accompagné de la mise à disposition à proximité de terriers artificiels. Les avantages de cette solution sont que les animaux continueront d’occuper un territoire sur le même secteur et ne permettront pas l’intrusion d’un nouveau clan. (source : LPO Alsace)

Enfin, nous rappelons que quels soient les termes employés pour enrober ces méthodes létales, le piégeage comme les tirs de nuit sont sources de confusion avec d’autres espèces, et causes de dérangement. Le piégeage est, de plus, une méthode fort cruelle et douloureuse de mise à mort d’un animal. Apprenons à cohabiter avec la faune sauvage plutôt que de la dominer ou la limiter !

1 commentaire sur “Pas-de-Calais : jusqu’au 27 juin 2018 : CP sur la régulation du blaireau en tirs de nuit et piégeage

  1. Monsieur le Préfet,

    Je viens de prendre connaissance de votre projet d’arrêté préfectoral autorisant la régulation du blaireau par des battues administratives par tir de nuit, du 15 juillet jusqu’au 15 décembre 2018, et par piégeage à l’aide de pièges homologués, du 15 juillet jusqu’à la veille de l’ouverture générale de la chasse, par les lieutenants de louveterie des circonscriptions 7 – 8 – 9 – 10 et 11, avec un quota maximum de 60 blaireaux, dans le département du Pas-de-Calais, et ce notamment durant la période de sevrage des jeunes blaireaux ; la destruction des blaireaux est ainsi reconduite périodiquement, et ce sans justification précise des dommages causés, ni présentation d’un bilan détaillé des prélèvements de blaireaux. En outre, à ce jour, le département n’est pas concerné par la tuberculose bovine, aucun cheptel bovin infecté et niveau 1 de surveillance du dispositif Sylvatub !

    Je m’intéresse à titre personnel à la faune sauvage et en particulier aux carnivores de nos contrées.

    Animal sédentaire et essentiellement nocturne, le blaireau vit en groupe dans des terriers et fréquente principalement les bois de feuillus. Il est omnivore et opportuniste. Les dégâts qu’il peut occasionner dans les cultures de céréales, principalement le maïs lorsqu’il est en lait, sont peu importants et très localisés, essentiellement en lisière de forêt, en comparaison des dégâts provoqués à ces mêmes cultures par les sangliers qui font l’objet d’une indemnisation. L’installation d’un fil électrique ou l’utilisation d’un produit répulsif sont des mesures préventives efficaces.

    Victimes de l’empoisonnement à la strychnine ou du gazage des terriers, entre le début des années 1970 et la fin des années 1980, lors des campagnes de destruction des renards censées lutter contre la rage, les populations de blaireaux restent fragiles et leur dynamique est particulièrement lente. Ces populations souffrent de la disparition de leurs habitats (haies, bosquets, lisières, prairies, …) et sont fortement impactées par le trafic routier.

    Inscrit à l’annexe III de la Convention de Berne, le Blaireau européen, Meles meles, est une espèce protégée (cf. art. 7). A titre dérogatoire, la Convention de Berne encadre strictement la pratique de la chasse et la destruction administrative de cette espèce (cf. art. 8 et 9). Le ministère de l’écologie doit soumettre « au Comité permanent un rapport biennal sur les dérogations faites ».

    Le blaireau ne relève plus du classement des espèces d’animaux nuisibles. L’exercice de la vénerie sous terre du blaireau peut être autorisé pour une période complémentaire à partir du 15 mai jusqu’à l’ouverture générale de la chasse. Les prélèvements réalisés dans le cadre de la vénerie sous terre ou lors de battues administratives (par tir de nuit ou piégeage) affectent ses effectifs et peuvent entraîner la disparition locale de l’espèce.

    Aux termes de l’article L. 424-10 du Code de l’environnement, « il est interdit de détruire (…) les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée » ; pour autant, ce texte n’est donc pas respecté puisque les jeunes blaireaux ne sont absolument pas sevrés et forcément ne sont pas émancipés au mois de juillet.

    La reconduction de la régulation par tir de nuit ou piégeage de l’espèce blaireau ne se justifie pas (pour information, cette espèce n’est pas chassable dans le département du Bas-Rhin).

    Respectueusement,

    Philippe CHARLIER
    – MENAUCOURT –