Pas-de-Calais, avant 27 le juin 2018 : CP sur le projet d’arrêté de destruction à tirs de renards du 15 juillet 2018 au 31 mars 2019

Renards
© Christophe CORET

Pour envoyer vos avis : [email protected]

Objectif de ce projet d’arrêté : destruction du renard en toutes circonstances, car toutes les raisons possibles et imaginables sont listées, de l’attaque sur poulailler en passant par les risques sanitaires (transmission de l’échinococcose…) et même, tenez-vous bien, attaque sur l’homme puisque la préfecture se pique de mettre en lien un article de presse relatant une morsure de renard sur un en enfant en 2017 dans le Mercantour !!!

Devons-nous transmettre en retour à la préfecture les statistiques annuelles de morsures occasionnées par les chiens ?

Envoyons donc courtoisement nos arguments à ces dignes fonctionnaires en mal de massacres…

 

  • lutte contre l’échinococcose alvéolaire  : la méthode est contestée scientifiquement depuis longtemps et d’ailleurs les abattages de renards se révèlent inefficaces.
  • source OMS : Le déparasitage des hôtes définitifs sauvages ou errants au moyen d’appâts contenant des anthelminthiques a permis d’obtenir des baisses significatives de la prévalence de l’échinococcose alvéolaire, selon des études européennes et japonaises. L’abattage des renards et des chiens errants semble très inefficace. La durabilité et l’efficacité de telles campagnes par rapport à leur coût sont controversées.
  • Pour prévenir les dégâts causés aux élevages avicoles en particulier ou aux élevages ovins, des mesures de prévention efficaces peuvent être mises en place (enterrer la clôture, qui doit être suffisamment haute, effarouchement, etc.).
  • Idem pour les particuliers qui ont des poules ou un composteur au fond du jardin, un bon grillage suffit à freiner le renard…
  • Le Renard, comme les mustélidés et les rapaces, contribue à la régulation des populations de rongeurs. Si le petit gibier disparait, c’est essentiellement la faute des chasseurs et d’une urbanisation croissante.  Il suffit de rappeler qu’un renard consomme de 6 000 à 10 000 rongeurs par an pour comprendre l’intérêt qu’il représente en tant qu’auxiliaire agricole. Par ailleurs, le renard ne sera jamais en surpopulation car c’est une espèce qui s’autorégule en fonction de la disponibilité en nourriture.
  • Les tirs de nuit sont susceptibles de générer des erreurs et de la confusion entre espèces, sans compte le dérangement de la faune non visée.
  • Le tribunal administratif de Strasbourg a déclaré illégal le 10 janvier 2018 les tirs de nuit qui avaient été autorisés par le préfet de Moselle en 2016.
  • Pour assurer le suivi des zoonoses, l’analyse des renards prélevés par tir, piégeage ou déterrage, ou des renards trouvés morts sur le bord des routes, est à privilégier avant de prescrire des opérations de prélèvement de renards par tir de nuit en particulier.
  • le parasite de la gale du chien est différent de celui de l’Homme, et les chiens de chasse sont les premiers vecteurs de la maladie.

Renards et maladie de Lyme : Selon une étude néerlandaise (université de Wageningen) publiée en 2017  par  The Royal Society, « cascading effects of predator activity on tick-borne disease risk »   (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5543215/) plus le nombre de renards (Vulpes Vulpes) et de fouines (Martes foina) est important, plus le nombre de tiques infectées par la bactérie Borrélia Burgdorferi (bactérie responsable de la maladie de Lyme) est faible. Cette constatation avait d’ailleurs été présentée par des chercheurs américains en 2012 qui avait établi que la diminution de population du renard roux  entrainait l’augmentation rapide de l’incidence de la maladie de Lyme dans le nord-est et le middle-west des Etats-Unis.  Une vingtaine de parcelles forestières d’un hectare ont été observées aux Pays-Bas. Avec l’installation de plusieurs centaines de caméras, les chercheurs ont remarqué une baisse du nombres de tiques infectées dans les zones où il y a le plus de renards et de fouines. Ils ont ensuite capturé des rongeurs et constaté que les tiques infectées récoltées sur eux pouvaient être jusqu’à 20 fois moins nombreuses dans les zones où vivent beaucoup de ces prédateurs. (source animal cross)

 

 

3 commentaires sur “Pas-de-Calais, avant 27 le juin 2018 : CP sur le projet d’arrêté de destruction à tirs de renards du 15 juillet 2018 au 31 mars 2019

  1. lutte contre l’échinococcose alvéolaire : la méthode est contestée scientifiquement depuis longtemps et d’ailleurs les abattages de renards se révèlent inefficaces.
    source OMS : Le déparasitage des hôtes définitifs sauvages ou errants au moyen d’appâts contenant des anthelminthiques a permis d’obtenir des baisses significatives de la prévalence de l’échinococcose alvéolaire, selon des études européennes et japonaises. L’abattage des renards et des chiens errants semble très inefficace. La durabilité et l’efficacité de telles campagnes par rapport à leur coût sont controversées.
    Pour prévenir les dégâts causés aux élevages avicoles en particulier ou aux élevages ovins, des mesures de prévention efficaces peuvent être mises en place (enterrer la clôture, qui doit être suffisamment haute, effarouchement, etc.).
    Idem pour les particuliers qui ont des poules ou un composteur au fond du jardin, un bon grillage suffit à freiner le renard…
    Le Renard, comme les mustélidés et les rapaces, contribue à la régulation des populations de rongeurs. Si le petit gibier disparait, c’est essentiellement la faute des chasseurs et d’une urbanisation croissante. Il suffit de rappeler qu’un renard consomme de 6 000 à 10 000 rongeurs par an pour comprendre l’intérêt qu’il représente en tant qu’auxiliaire agricole. Par ailleurs, le renard ne sera jamais en surpopulation car c’est une espèce qui s’autorégule en fonction de la disponibilité en nourriture.
    Les tirs de nuit sont susceptibles de générer des erreurs et de la confusion entre espèces, sans compte le dérangement de la faune non visée.
    Le tribunal administratif de Strasbourg a déclaré illégal le 10 janvier 2018 les tirs de nuit qui avaient été autorisés par le préfet de Moselle en 2016.
    Pour assurer le suivi des zoonoses, l’analyse des renards prélevés par tir, piégeage ou déterrage, ou des renards trouvés morts sur le bord des routes, est à privilégier avant de prescrire des opérations de prélèvement de renards par tir de nuit en particulier.
    le parasite de la gale du chien est différent de celui de l’Homme, et les chiens de chasse sont les premiers vecteurs de la maladie.
    Renards et maladie de Lyme : Selon une étude néerlandaise (université de Wageningen) publiée en 2017 par The Royal Society, « cascading effects of predator activity on tick-borne disease risk » (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5543215/) plus le nombre de renards (Vulpes Vulpes) et de fouines (Martes foina) est important, plus le nombre de tiques infectées par la bactérie Borrélia Burgdorferi (bactérie responsable de la maladie de Lyme) est faible. Cette constatation avait d’ailleurs été présentée par des chercheurs américains en 2012 qui avait établi que la diminution de population du renard roux entrainait l’augmentation rapide de l’incidence de la maladie de Lyme dans le nord-est et le middle-west des Etats-Unis. Une vingtaine de parcelles forestières d’un hectare ont été observées aux Pays-Bas. Avec l’installation de plusieurs centaines de caméras, les chercheurs ont remarqué une baisse du nombres de tiques infectées dans les zones où il y a le plus de renards et de fouines. Ils ont ensuite capturé des rongeurs et constaté que les tiques infectées récoltées sur eux pouvaient être jusqu’à 20 fois moins nombreuses dans les zones où vivent beaucoup de ces prédateurs. (source animal cross)

  2. Monsieur le Préfet,

    Je viens de prendre connaissance de votre projet d’arrêté préfectoral autorisant des battues administratives de destruction de renards, par tir de jour comme de nuit, du 15 juillet 2018 jusqu’au 31 mars 2018, par les lieutenants de louveterie, dans le département du Pas-de-Calais ; la destruction des renards est ainsi reconduite périodiquement, et ce sans justification précise des dommages causés, ni limitation du nombre de renards à prélever, ni présentation d’un bilan détaillé des prélèvements de renards.

    Je m’intéresse à titre personnel à la faune sauvage et en particulier aux carnivores de nos contrées.

    Par l’arrêté ministériel du 30 juin 2015 modifié fixant la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces d’animaux classées nuisibles, le Renard est classé « nuisible » sur l’ensemble du département du Pas-de-Calais. Pour autant, « aucune problématique de santé publique ne semble pouvoir justifier le classement nuisible du renard » (cf. Guide pratique relatif à l’élaboration des dossiers de demandes préfectorales de classement ministériel de spécimens d’espèces sauvages indigènes en tant que « nuisibles », MEDDE, juin 2014).

    Pour assurer la surveillance épidémiologique de l’échinococcose alvéolaire, l’analyse des renards prélevés par tir, piégeage ou déterrage, ou des renards trouvés morts sur le bord des routes, est à privilégier avant de prescrire des opérations de prélèvement de renards par tir de nuit en particulier. Et pour prévenir les dégâts causés aux élevages avicoles en particulier, des mesures alternatives à la destruction peuvent être mises en place (cf. Prédation sur les volailles, Ministère de la Région wallonne).

    La régulation des populations de renards s’avère inefficace, qui relève d’une méthode très contestée scientifiquement depuis longtemps, les jeunes renards en dispersion comblent les territoires laissés vacants (cf. Évolution des populations de renards en France, Faune sauvage n° 306, 1er trimestre 2015).

    Par sa présence, le Renard, comme les mustélidés et les rapaces, contribue à limiter la prolifération des populations de rongeurs (cf. Campagnols : la prédation est votre meilleure arme, efficace et durable, Techniques culturales simplifiées n° 66, janvier/février 2012), et n’a pas à être érigé en bouc émissaire de la disparition du petit gibier (cf. Des mots d’un autre âge, Plaisirs de la chasse n° 738, janvier 2014). Il suffit de rappeler qu’un renard consomme de 6 000 à 10 000 rongeurs par an pour comprendre l’intérêt qu’il représente en tant qu’auxiliaire agricole notamment.

    La reconduction de la destruction par tir de jour ou de nuit de l’espèce renard ne se justifie pas.

    Respectueusement,

    Philippe CHARLIER
    – MENAUCOURT –