Oise jusqu’au 23 août 2021 : consultation publique sur l’abattage de 3000 renards par tirs de nuit

Le Projet d'arrêté

Il y a quelques semaines, AVES France avait mis au jour les combines illégales des agents de la DDT de l’Oise, qui depuis 2020 prenaient des arrêtés de destruction de renards en toute illégalité, sans les soumettre à la consultation du public et surtout sans les publier au registre des actes administratifs.

Nous avons alerté Barbara Pompili et le ministère de la transition écologique, mais également la préfète de l’Oise et la direction de la DDT, suite à quoi les arrêtés illégaux ont été retirés. 

Il y a quelques jours, la DDT de l’Oise a relancé l’offensive en mettant à la consultation du public un projet d’arrêté visant à autoriser l’abattage de 3000 renards par les lieutenants de louveterie, par tirs de nuit, sur l’ensemble du territoire et jusqu’au 31 mars 2022. 

La préfecture a publié une note de présentation qui ne justifie en rien ce massacre, ne s’appuyant sur aucun chiffre précis, mais seulement sur des arguments éculés et déjà rejetés par de nombreux  tribunaux administratifs.

AVES France vous invite à vous opposer massivement à ce projet d’arrêté, jusqu’au 23 août 2021 inclus

Important : pour que votre avis soit pris en compte, ne faites pas de copié-collé mais rédigez un message personnalisé.

La préfecture a enfin pris la peine de nous fournir une adresse pour répondre à la consultation publique. Nous vous invitons donc à transmettre vos avis à l’adresse e-mail suivante : 

[email protected]

mais également en nous mettant en copie : 

[email protected]

en précisant comme titre de votre message « Arrêté autorisant la régulation des renards par les lieutenants de louveterie »

Nos arguments à reprendre et personnaliser pour la rédaction de votre commentaire

Important : pour que votre avis soit pris en compte, ne faites pas de copié-collé mais rédigez un message personnalisé.

Madame la Préfète de l’Oise, Corinne Orzechowski,

Je tiens à m’opposer fermement à votre projet d’arrêté portant autorisation aux lieutenants de louveterie de l’Oise d’abattre chacun jusqu’à 200 renards (3000 au total), soit sous forme de chasses ou de battues administratives, soit individuellement, soit par des tirs à l’affût, soit par des tirs de nuit à l’affût avec utilisation de sources lumineuses, de la date d’entrée en vigueur du présent arrêté jusqu’au 31 mars 2022 pour les raisons suivantes : 

  • Ce projet d’arrêté a été déposé quelques jours après le retrait des huit arrêtés qui avaient été pris illégalement par vos services, ceux-ci ayant été contraints de les retirer après les avoir volontairement dissimulés au public et avoir refusé de les publier au registre des actes administratifs. Ces huit arrêtés illégaux prévoyaient l’abattage de 1370 renards. Le projet actuel prévoit l’abattage de 3000 renards sur l’ensemble des 15 circonscriptions de l’Oise, sans aucune justification.
  • Votre projet d’arrêté prévoit l’abattage de 200 renards par chacun des 15 lieutenants de louveterie de l’Oise de sa date d’entrée en vigueur du présent arrêté jusqu’au 31 mars 2022. Or, de part son statut très contestable d’espèce susceptible d’occasionner des dégâts, le renard est déjà persécuté à longueur d’année dans le département de l’Oise, tué par tir, déterrage ou piégeage.
  • La préfecture s’appuie sur les seules données transmises par les lieutenants de louveterie et la fédération de chasse pour justifier les actions nocturnes. Il y a un conflit d’intérêt évident, le loisir des chasseurs dépendant des chiffres qu’ils transmettent à l’administration.
  • La note de présentation affirme que « les précédentes régulations ont permis le retour du petit gibier dans de nombreux territoires au sein du département de l’Oise, notamment le faisan commun, la perdrix grise et le lièvre. » Or, l’Arrêté relatif à l’ouverture et la clôture de la chasse pour la campagne 2021-2022 dans le département de l’Oise précise bien que chacune de ces espèces est chassée ! Le renard, prédateur naturel, est donc éliminé dans l’Oise pour le seul bénéfice des chasseurs, qui peuvent tuer un gibier en déclin. 
  • La note de présentation affirme que le renard « reste un important prédateur dans les poulaillers ainsi que sur une grande partie du petit gibier » sans apporter aucun chiffre ni aucune référence à des études sérieuses pour confirmer ces dires. 
  • La note de présentation affirme aussi que le renard doit être régulé « dans le cadre de la lutte sanitaire contre l’échinococcose alvéolaire, la leptospirose et la gale ». Ces arguments sont éculés et montrent la méconnaissance de l’administration, prête à tout pour justifier des abattages de renards injustifiables. De nombreuses études montrent au contraire que ces abattages massifs de renards ne permettent pas de limiter la propagation de l’échinococcose alvéolaire et même qu’ils peuvent produire l’effet inverse. 
  • La note de présentation ne fournit aucune donnée chiffrée sur les populations de renards, sur leur évolution ou sur les dégâts imputés aux renards. 
  • L’avis de la CDCFS ne semble pas avoir été demandé, puisqu’il n’est pas indiqué dans les Vus du projet d’arrêté. 
  • Pendant une semaine entière de consultation, la DDT n’a pas indiqué à quelle adresse e-mail les contributions devaient-être envoyées. 
  • Le Renard, comme les mustélidés et les rapaces, contribue à la régulation des populations de rongeurs. Si le petit gibier disparait, c’est essentiellement la faute des chasseurs et d’une urbanisation croissante.  Il suffit de rappeler qu’un renard consomme de 6 000 à 10 000 rongeurs par an pour comprendre l’intérêt qu’il représente en tant qu’auxiliaire agricole. Par ailleurs, le renard ne sera jamais en surpopulation car c’est une espèce qui s’autorégule en fonction de la disponibilité en nourriture.
  • Les tirs de nuit sont susceptibles de générer des erreurs et de la confusion entre espèces, sans compter le dérangement des riverains et de la faune non visée.
  • L’utilisation d’un silencieux rend cette chasse de nuit encore plus dangereuse pour les riverains. 
  • Des études scientifiques ont montré que le renard contribue également à limiter la diffusion de la maladie de Lyme.
  • Plusieurs tribunaux administratifs ont régulièrement déclaré illégaux des tirs de nuit qui avaient été autorisés par les préfets.
  • Ce projet d’arrêté ne repose sur aucun fondement écologique, ces animaux étant tués par des lieutenants de louveteries pour une chasse de loisir.
  • Les tirs de nuit sont également une source importante de stress pour les riverains.