Projet d’arrêté : exercice de la vénerie sous terre du blaireau dans le département de Maine-et-Loire

Dates d’envoi des avis : du 18/05/2016 au 09/06/2016


Objet :
projet d’arrêté préfectoral relatif à l’exercice de la vénerie sous terre du blaireau dans le département de Maine-et-Loire


Lien de la consultation :
http://www.maine-et-loire.gouv.fr/projet-d-arrete-prefectoral-relatif-a-la-periode-d-a4202.html

Le projet de texte propose de reconduire une période complémentaire de la vénerie sous terre du blaireau dans le département de Maine-et-Loire.

N’oubliez pas de personnaliser vos commentaires, n’envoyez pas des copiés-collés qui souvent, ne sont pas pris en compte par l’administration.

Vous pouvez vous inspirer des arguments publiés dans la rubrique « Argumentaire pour le public ».

 

© Photo de couverture : European Badger (Meles meles) – User:Orland – CC BY-SA 2.5

7 commentaires sur “Projet d’arrêté : exercice de la vénerie sous terre du blaireau dans le département de Maine-et-Loire

  1. Madame la Préfète,

    Je viens de prendre connaissance de votre projet d’arrêté relatif à l’exercice de la vénerie sous terre du blaireau pour une période complémentaire du 1er juillet au 17 septembre 2016 et du 15 mai au 30 juin 2017 dans le département de Maine-et-Loire, et ce notamment durant la période de sevrage des jeunes blaireaux ; la période complémentaire de la vénerie sous terre du blaireau est ainsi reconduite, et qui plus est, cet exercice de la vénerie sous terre du blaireau n’est pas assorti d’une obligation de déclaration d’intervention auprès de la Direction départementale des territoires de Maine-et-Maine.

    Je m’intéresse à titre personnel à la faune sauvage et en particulier aux carnivores de nos contrées.

    Animal sédentaire et essentiellement nocturne, le blaireau vit en groupe dans des terriers et fréquente principalement les bois de feuillus. Il est omnivore et opportuniste. Les dégâts qu’il peut occasionner dans les cultures de céréales, principalement le maïs lorsqu’il est en lait, sont peu importants et très localisés, essentiellement en lisière de forêt, en comparaison des dégâts provoqués à ces mêmes cultures par les sangliers qui font l’objet d’une indemnisation. L’installation d’un fil électrique ou l’utilisation d’un produit répulsif sont des mesures préventives efficaces.

    Victimes de l’empoisonnement à la strychnine ou du gazage des terriers, entre le début des années 1970 et la fin des années 1980, lors des campagnes de destruction des renards censées lutter contre la rage, les populations de blaireaux restent fragiles et leur dynamique est particulièrement lente. Elles souffrent de la disparition de leurs habitats (haies, lisières, prairies, …) et sont fortement impactées par le trafic routier.

    Inscrit à l’annexe III de la Convention de Berne, le Blaireau d’Europe, Meles meles, est une espèce protégée (cf. art. 7). A titre dérogatoire, la Convention de Berne encadre strictement la pratique de la chasse et la destruction administrative de cette espèce (cf. art. 8 et 9). Le ministère de l’écologie doit soumettre « au Comité permanent un rapport biennal sur les dérogations faites ».

    Le blaireau ne relève plus du classement des espèces d’animaux nuisibles. La pratique de la vénerie sous terre du blaireau est autorisée pendant l’ouverture générale de la chasse. La clôture de la vénerie sous terre intervient au plus tard le 15 janvier et l’exercice de la vénerie sous terre du blaireau peut être autorisé pour une période complémentaire à partir du 15 mai jusqu’à l’ouverture générale de la chasse, et ce sans nécessaire motivation (et qui plus est, lors du sevrage des jeunes blaireaux). Les prélèvements réalisés dans le cadre de la vénerie sous terre ou lors de battues administratives (par tir de nuit ou piégeage) affectent ses effectifs et peuvent entraîner la disparition locale de l’espèce. Par ailleurs, la vénerie sous terre n’est pas pratiquée dans les départements du Bas-Rhin (le blaireau n’est plus chassable dans ce département depuis 2004), du Haut-Rhin et du Territoire de Belfort.

    Avant de l’en extraire au moyen de pinces, le blaireau, harcelé au fond d’une galerie du terrier plusieurs heures durant par les chiens, est apeuré et stressé le temps de creuser une tranchée à l’aplomb à l’aide de pelles et pioches. L’exercice de la vénerie sous terre du blaireau déstructure le groupe familial et endommage le terrier au point de le rendre inhabitable, alors que celui-ci sert également de gîte à part entière pour d’autres espèces cohabitantes, le Renard roux, Vulpes vulpes, le Lapin de garenne, Oryctolagus cuniculus, la Martre des pins, Martes martes, ou le Putois d’Europe, Mustela putorius, et pour certaines protégées, le Chat forestier, Felis silvestris, le Petit rhinolophe, Rhinolophus hipposideros, ou la Salamandre tachetée, Salamandra salamandra. Aussi, la note de service de l’Office national des forêts (ONF) relative à la prise en compte du Blaireau d’Eurasie dans la gestion forestière du 28 janvier 2008 recommande que « [l’exercice de la vénerie sous terre du blaireau pendant la période complémentaire] est à éviter, (…) dans les forêts relevant du régime forestier (au moins dans les forêts domaniales) ».

    Aux termes de l’article L. 424-10 du Code de l’environnement, « il est interdit de détruire (…) les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée » ; pour autant, ce texte n’est donc pas respecté puisque les jeunes blaireaux ne sont absolument pas sevrés et forcément ne sont pas émancipés aux mois de mai et juin.

    La vénerie sous terre du blaireau pour la période complémentaire n’a pas lieu d’être (pour information, la période complémentaire n’est pas autorisée dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l’Aude, des Bouches-du-Rhône, de la Côte d’Or, de l’Hérault, du Loiret, des Yvelines, du Var, du Vaucluse, des Vosges et de l’Yonne).

    Vous remerciant par avance et restant à votre disposition,

    Philippe CHARLIER
    – MENAUCOURT –

  2. Réponse de la SFEPM à la consultation publique relative au projet d’arrêté préfectoral autorisant une « période complémentaire d’ouverture de la vénerie sous terre du blaireau dans le Maine-et-Loire »
    Contexte : la vénerie sous terre (ou déterrage) est un mode de chasse consistant à acculer des Blaireaux d’Eurasie dans leur terrier à l’aide de chiens, puis à les déterrer pour les tuer à l’aide d’une arme blanche ou d’une arme à feux, ou à les faire capturer par les chiens eux-mêmes. En France, ce loisir est autorisé de septembre à janvier. Au niveau départemental, une période dite complémentaire peut être autorisée du 15 mai jusqu’à l’ouverture de la chasse en septembre. Dans le Maine-et-Loire, en plus de la période déjà autorisée du 18 septembre 2016 au 15 janvier 2017, le Préfet envisage d’autoriser le déterrage du 1er juillet 2016 au 17 septembre 2016, et du 15 mai 2017 au 30 juin 2017.

    La SFEPM est défavorable à ce projet d’arrêté prolongeant la période autorisée de déterrage des Blaireaux d’Eurasie, dans la mesure où ce projet est injustifié et basé sur des affirmations sans fondements.

    – Concernant la population de Blaireaux d’Eurasie

    Le Préfet indique que 692 Blaireaux ont été déterrés par les équipes de vénerie en 2014-2015. Pour toute étude, il évoque sans détail des « bilans », « observations », « enquêtes », « comptages » et une « tendance d’évolution des populations à la hausse ». Aucune méthodologie, aucun résultat ni bilan réel n’est présenté permettant de juger de la fiabilité de ces affirmations. Quand bien même les effectifs et leur évolution seraient connus, le jugement sur l’abondance des Blaireaux d’Eurasie n’aurait de sens qu’au regard contextuel du biotope et de l’impact éventuel de l’espèce sur son environnement rural ou urbain. Or rien ne permet d’affirmer que les effectifs dans le Maine-et-Loire sont plus élevés qu’ailleurs, ni que ces effectifs posent un quelconque problème en tant que tel.

    – Concernant les dommages aux activités humaines

    Le Préfet mentionne des dégâts causés aux infrastructures ferroviaires et routières, aux digues et barrages, aux cultures et pépinières. Il précise que « le déterrage n’est pas toujours possible, ce qui implique que d’autres modes d’interventions (piégeage) soient mis en œuvre par des personnes habilitées ». Il cite 7 secteurs « concernés par ce type d’intervention ces dernières années ». Les seuls sites problématiques mentionnés ont donc fait l’objet d’interventions réalisées sans rapport avec le déterrage pratiqué par les équipes de vénerie. Ces interventions auraient pu être remplacées par des opérations non létales, destinées à exclure les animaux des ouvrages et des parcelles agricoles concernés. En effet, les dommages aux activités humaines causés par cette espèce sont toujours rares, très localisés, peuvent être évités en excluant les animaux sans les tuer, et ne sauraient justifier les centaines de Blaireaux déterrés en 2014-2015. Ces animaux ont été tués dans le cadre d’une pratique de loisir, sans autre justification.

    – Concernant la période de vénerie prévue dans le projet

    Les dates envisagées du 15 mai au 17 septembre correspondent à des périodes où les jeunes Blaireaux d’Eurasie sont encore dépendants de leurs parents : les jeunes ne sont pas sevrés en mai et ne sont pas émancipés en juin et juillet. Une autorisation de la vénerie pendant cette période serait donc contraire à l’article L. 424-10 du Code de l’environnement qui interdit de détruire « les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée ».

  3. ​Bonjour Madame, Monsieur,

    J’apprends avec consternation que votre département risque de s’ajouter la liste macabre des départements acceptant la période complémentaire de vénerie sous terre.

    Le blaireau…..

    Allons-y … Et encore une espèce à abattre ! Encore un animal qui se met en travers de la route de l’espèce humaine!
    Mais pourquoi prolonger cette période d’horreur encore ! Pour quelle raison faudrait-il abattre encore plus de blaireaux? Pour les réguler? Mais bien sûr ! Mais sait-on vraiment combien ils sont ? Ils se reproduisent? Oui. .. Mais avec moins de 3 petits par an, c’est vrai que c’est une espèce envahissante ! Sans parler des accidents de la route ! Et que d’odieux déterrages qui sont de véritables massacres pour ces animaux !
    Mais alors pourquoi? Des dégâts oui… Certainement.. Mais si peu! Et si localisés! Même pas dans les champs!
    Reste le besoin de satisfaire ce pitoyable et cromagnonesque « loisir » de la chasse? J’espère du fond du coeur que non…

    Fuyez pauvres animaux! Fuyez vers la Belgique… Ce n’est pas si loin et là vous serez respectés et protégés….

    J’ai parfois (souvent même ces derniers temps) honte de faire partie de l’espèce humaine et honte d’être française quand je vois toutes les horreurs faites envers les animaux et la Nature et pas forcément besoin de regarder loin vers l’Afrique ou l’Asie. .. La Nature et le respect de la Vie Animale : c’est partout et cela commence autour de soi, l’ours, le loup, le vison, le blaireau, les ortolans…

    A l’heure où on « découvre » les horreurs des abattoirs, au lieu de montrer l’exemple en apprenant le respect de la Vie, de toutes les Vies…. Laissez les blaireaux vivre en paix ! Pas la peine de satisfaire les quelques pitoyables assassins sanguinaires pour qui ces actes de cruauté sont un loisir. Vous avez le pouvoir de prendre des décisions. Alors prenez les bonnes. Soyez un département respectueux de la Nature.

    Merci pour les blaireaux, pour nous qui respectons notre terre, merci pour la Nature, merci pour la Vie.

  4. Seulement 36 participations, pour la plupart défavorables à la période complémentaire de la vénerie sous terre du blaireau dans le département de Maine-et-Loire !

    http://www.maine-et-loire.gouv.fr/projet-d-arrete-prefectoral-relatif-a-la-periode-d-a4202.html

    La période complémentaire de la vénerie sous terre du blaireau est ainsi autorisée dans le Maine-et-Loire !

    Les blaireaux ne remercient pas les associations de Maine-et-Loire…